Les Américains et les Anglais ont ravi aux Français le « marché du siècle » : la fourniture de 12 sous-marins à propulsion diesel à l’Australie pour environ 50 mds $ ; les Anglo-saxons livreront des sous-marins à propulsion nucléaire. Le retournement de situation s’est fait en quelques jours : 1ère alerte (paraît-il) le mercredi, et le mardi suivant tout était « plié ». Pire, Joe Biden et Boris Johnson ont donné tout l’éclat possible à ce nouveau et énième Trafalgar. Il paraît que personne (en France !) n’avait rien vu venir ; un peu étonnant…. Nous avons perdu, et avons été ridiculisés par nos «amis ».
Dire que les Français se réjouissaient de l’élection de Joe Biden !
Le Président Macron a manifesté quelque humeur : rappel des ambassadeurs en poste à Washington et Canberra. Cela ne s’était jamais vu, ou il y a si longtemps. L’Elysée a gardé le silence, un silence glacial. Serait-ce le côté jupitérien de notre Président ?
On retrouvera l’humeur de Louis XIV ? qui, face aux puissances de l’époque en 1661-1662, marqua fortement sa désapprobation lors des incidents de l’ambassadeur d’Espagne du pavillon avec l’Angleterre, des gardes corses avec le Pape, et obtint des excuses.
Le Président Macron a eu raison.
Mais la crise diplomatique est par essence momentanée. Elle n’a donc pas duré. Le Président a, semble t-il, obtenu des excuses du Président américain, qui s’est comporté de manière cavalière, comme un homme discourtois. C’était bien le minimum.
Dans cette l’histoire, c’est l’Angleterre qui a été vexée : Boris Johnson s’est presque ému que l’ambassadeur de France à Londres n’ait pas lui aussi été rappelé.
Pour le reste, sur le fond, l’incident désagréable certes nous rappelle que nous ne sommes plus une grande puissance, notre ego dût-il en souffrir. Nous aurions donc trois adversaires : les Etats Unis d’Amérique, la Chine, la Russie. Manifestement un de trop : lequel ? Il faudra choisir, et vite.
Il nous faut tourner la page. L’Australie est si loin, n’est ce pas ! Et puis, les retombées économiques étaient bien moins importantes qu’annoncées. Il y aura d’autres « marchés du siècle », si nous savons enfin développer nos capacités d’invention : il nous faut investir massivement dans la recherche avec la prime essentielle de la défiscalisation. Nous avons d’immenses talents qu’il nous faut mettre en valeur, des ingénieurs, des savants. Contre America first, nous opposerons France demain, Tomorrow France !
Nous devrons revoir nos positions, nos alliances, nos objectifs. Une échéance redoutable approche : le référendum sur l’indépendance de la Nouvelle Calédonie, le 12 décembre prochain.
