HONG KONG, UNE NOUVELLE FOIS !

photo LA TRIBUNE

Les évènements de Hong Kong sont très importants. Certes notre train-train quotidien n’est pas immédiatement menacé. Mais tout ce qui se passe en Asie, au Japon, en Corée, et surtout en Chine, a et aura un impact sans cesse plus grand sur nos relations politiques et commerciales, notre influence et notre importance, sur notre futur mode de vie. La révolte de 2 millions de personnes sur une population de 7 millions est impressionnante : c’est le tiers des habitants qui est descendu dans la rue.

N’oublions pas : on a coutume d’appeler la Chine « l’empire du milieu ». Quesaquo ? quel milieu ? Les Chinois ont conscience d’être une grande et vieille nation. Autrefois, la Chine était un pays important. Prenons l’an 1000 ; on a fait des calculs savants sur le PIB. La Chine représentait le quart du PIB mondial. Cela a duré jusqu’au milieu du 19ème siècle. Et encore, ils ont inventé des tas de choses que l’on a copiés ou volés. Ils n’ont pas non plus oublié les guerres de l’opium et le sac de Pékin. Be careful ! Sommes-nous, nous occidentaux, bien placés pour leur donner des leçons ? L’empire du milieu ; le milieu c’est le centre du monde ; la Chine est le centre du monde. Tout est presque dit sur une vision impérialiste que l’on aurait tort de mésestimer.

Hong Kong, c’est une terre capitaliste en Chine communiste, c’est-à-dire un territoire où se professent des idées et sont appliquées des pratiques en contradiction totale avec l’idéologie dominante sur le reste du pays. C’est la suite de « la guerre de l’opium » : en 1842, la Chine céda le territoire à la Grande Bretagne qui le restitua en 1998, au terme d’un traité garantissant pendant 50 ans un régime démocratique particulier aux habitants de Hong Kong. Une démocratie face à une dictature. Et la dictature ne supporte pas cette démocratie.

A l’origine du conflit actuel, une loi permettant d’extrader les délinquants et de les faire juger en Chine. Le projet de loi risquant de mettre en cause gravement le régime de liberté fut le déclic. On ne sait à l’heure actuelle s’il a été véritablement retiré. Il n’empêche que malgré quelques promesses, le mouvement de contestation continue. Pourquoi donc ?

Pour deux raisons. La première, la plus apparente, est l’entorse au régime prévu par la déclaration commune de 1984 entre la Chine et le Royaume-Uni. La seconde est sous-jacente, peu exprimée, mais réelle : une grande partie de la population vit dans des conditions très dures. Certes il existe des hommes d’affaires fortunés, des familles très riches ; mais ils sont peu nombreux au regard de la masse des habitants qui peinent à vivre. Les loyers sont très élevés ; les salaires souvent insuffisants. Des gens dorment dans des « maisons-cercueils », des « cabines-cercueils ». Vous ne connaissez pas ? allez voir sur internet ; vous serez édifiés. Les inégalités sont énormes. La paupérisation d’une partie de la population explique sa pugnacité.

Comment tout cela se terminera-t-il ? La Chine joue pour l’instant la montre, le pourrissement du mouvement par le temps. Des contestataires ont brandi le drapeau anglais, et certains même chanté le « God save the queen » ; summa injuria pour le Président chinois. Mais pourquoi donc se retourner vers les Britanniques qui les ont abandonnés ? L’idée serait de faire un peu de droit. Il y a eu un accord entre les deux pays, Chine et Royaume-Uni, qui doit être respecté. La condition de l’abandon de la souveraineté britannique était notamment l’instauration d’un régime spécial « un pays, deux régimes ». La Grande-Bretagne doit faire respecter la convention ; le peut-elle ? c’est une autre affaire. L’ONU sera-t-elle saisie ?

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Crédit photo : LA TRIBUNE

Dominique Fleuriot, Docteur en droit, Avocat au barreau de Valence

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