De la crise

DeLaCrise

Nous sommes dans une situation de crise. Cela n’est pas nouveau. Mais les soubresauts de l’économie sont durs à supporter : accroissement des impôts, perte de clients, perte d’emplois, etc…

Je passais devant la chambre de commerce de Valence. Savez-vous comment elle s’appelle ? Barthélémy de Laffemas, du nom de « l’inventeur » des chambres de commerce. C’était un homme de talent ; on l’a oublié depuis et c’est dommage. C’était un drômois. Il était né en 1545 à Albon, fils d’agriculteurs. Il quitta un jour le domicile de ses parents à l’aventure, qui le conduisit à Pau à la cour de la reine de Navarre. Il se lia d’amitié avec Henri de Navarre, le futur Henri IV, qui en fit plus tard son ministre du commerce. Excellent.

Lorsque Henri IV put être enfin couronné en 1594, la situation économique et financière de la France était désastreuse. Les guerres de religion qui avaient opposé protestants et catholiques, avaient ruiné le pays. Barthélémy de Laffemas développa l’idée qu’il fallait produire en France et exporter sur les marchés étrangers. Ceci voulait dire fabriquer des produits de grande qualité ; l’industrie du luxe est née à cette époque- là. Colbert reprit l’idée, en y ajoutant une touche importante de protectionnisme, notamment par l’instauration de droits de douane élevés. Colbert parlait de guerre économique.

Et depuis la situation de la France s’est considérablement améliorée.

Nous bénéficions maintenant d’assurances -maladie, de pensions de retraite, de logements décents, toutes choses qui étaient alors inconnues. En 400 ans, le bond qui a été fait, est immense.
Et dans les 50 dernières années, entre 1968 et 2018, l’évolution du PNB a été considérable. Il a été multiplié par 10. Les progrès en matière de transport, en matière de logement, en matière d’éducation pour ne prendre que ces exemples, en matière de santé ont été considérables.

Demandez à vos parents et grands-parents comment ils vivaient il y a 50 ans. La jeune génération actuelle a bien de la chance. Alors quand on parle de déficit et que l’on accuse la génération des papy boomers d’avoir bien vécu et en fin de compte de laisser la dette à ses enfants, il faut remettre les choses en ordre et à leur place. Leurs parents ont marné dur pour leur laisser un bel héritage. Il n’est pas anormal que la génération future participe également à l’effort de guerre.

Mais la question maintenant est de savoir comment sortir de la crise. Il y a déjà eu la crise de 2008, dont on est sorti au bout de 10 ans, ce qui est un délai relativement court.

Il est question d’emprunt de milliards d’euros, que l’Etat va nécessairement faire auprès de la BCE ; il faudra bien rembourser ce qui va entrainer un
alourdissement de la fiscalité déjà énorme, encore que certains disent que l’on ne remboursera jamais (chic diront-ils nos successeurs). Or la situation est assez extraordinaire : les Français sont riches (chut !) et ont des économies importantes.

Il me semble qu’il faut suivre l’exemple de Barthélémy de Laffemas, développer les industries de pointe qui font appel à nos ingénieurs de talent, et engager un immense plan de développement en incitant les Français à placer leur argent dans ces activités, à une condition essentielle : créer une incitation fiscale massive.

Il faut mobiliser « la France d’en bas », celle qui saura répondre présent, pas celle des financiers avides. C’est la France d’en bas qui soutiendra l’effort, l’accompagnera, en fera le succès, en valorisant les efforts et les talents.

Dominique Fleuriot, Docteur en droit, Avocat au barreau de Valence

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