Ca y est, l’épreuve de force est engagée. Madame Houlette, magistrat à la retraite, ex chef du Parquet national financier qui a nécessairement dirigé les enquêtes sur les fadettes de Nicolas Sarkozy commencées il y a 6 ans, vient de refuser de répondre aux questions de l’IGJ, inspection générale de la justice.
L’enquête avait été ordonnée le 1er juillet par le précédent ministre de la justice, dont j’oublie le nom. Madame Houlette n’avait alors rien dit, du moins pas exprimé de refus. C’est sous le ministère de M. Dupond Moretti qu’elle publie un refus. Ce ne doit pas être tout à fait un hasard.
La présidente de l’USM avait dit que la nomination de M. Dupond Moretti était une déclaration de guerre. Nous y voilà. C’est un bras de fer gigantesque que va devoir affronter le nouveau Garde des sceaux. Car je ne pense pas un seul instant que Madame Houlette ait choisi cette position tout à fait extraordinaire sans s’être assurée du soutien silencieux de son ancien corps.
C’est bien joué.
En tout cas, il y a un problème d’autorité. Ce refus n’est pas admissible. Un fonctionnaire est au service de l’Etat, et il ne lui appartient pas de porter un jugement. Il lui faut dire ce qu’il a fait, lui et ses subordonnés. Il a le devoir de rendre compte.
Le nouveau ministre est confronté crûment au problème de l’indépendance de la justice. Voici un(e) magistrat(e) qui prend du champ vis-à-vis du pouvoir exécutif, c’est-à-dire qui prend son indépendance. Si elle gagne, la magistrature aura conquis le pouvoir. Qu’à Dieu ne plaise. Le ministre va devoir faire preuve d’autorité, sans biaiser.