Les grands procès

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Il y a des procès, et pas uniquement criminels car il peut y avoir d’autres « crimes » que les crimes de sang, qui sont extraordinaires et résonnent encore dans les siècles suivants.
Un jour, à Grignan pourquoi pas ?, je vous les raconterai de vive voix. Ce serait passionnant.
Je vous en livre 3.
Le procès de Galilée. Vous connaissez l’apostrophe célèbre : « et pourtant elle tourne ». C’était un astronome italien, génial, une forte personnalité. Galilée affirma, avec fougue, que la terre tournait autour du soleil, et non l’inverse. Ce n’était pas nouveau. Le chanoine Copernic l’avait dit quelques temps avant, et ne fut pas inquiété. Entre les deux hommes qui professaient la même conviction, existait une différence importante : Copernic présentait des hypothèses alors que Galilée affirmait « ses » vérités. Ce fut l’une des causes de sa condamnation à Rome en 1633. Galilée n’avait pu démontrer ce qu’il affirmait. La preuve rationnelle ne fut apportée qu’au 19ème siècle, bien plus tard. Le procès mettait en lumière les difficultés de la preuve scientifique.
Le 23 février 1898, Emile Zola était condamné pour sa lettre au Président de la République « J’accuse … » publiée dans le journal L’Aurore : un an de prison et 3000 F d’amende. Il s’enfuit en Angleterre. Zola avait fait preuve d’un extraordinaire courage en osant dénoncer la « machination » ourdie contre le capitaine Dreyfus, accusé d’intelligence avec l’ennemi, et condamné au bagne de l’Ile du diable. Le Président de la République était Emile Loubet, un drômois de Marsanne. Zola fut condamné pour diffamation parce qu’il n’avait pu apporter les preuves tangibles de l’innocence du capitaine Dreyfus. Il mourut peu après sans avoir pu assister à la réhabilitation du capitaine Dreyfus. Son procès soulève le délicat problème des preuves judiciaires et de la vérité dans les cours de justice. Quel homme !

En 1857, deux écrivains sont poursuivis en correctionnelle pour outrage à la morale publique. On ne badinait pas à l’époque, au moins ou du moins avec les apparences. De ces apparences fallacieuses, que Victor Hugo saura fort bien, et ce fut son génie, dénoncer. Pour l’heure, il s’agissait de Gustave Flaubert, poursuivi pour son premier roman « Madame Bovary », et de Charles Baudelaire, poursuivi pour son recueil de poèmes « Les fleurs du mal ». Flaubert fut relaxé, et Baudelaire condamné. Guy de Maupassant faillit connaître les mêmes difficultés 20 ans plus tard, en 1880, avec son poème « au bord de l’eau ». Baudelaire devra attendre 1949 que la Cour de cassation ne le réhabilita « post mortem ». Ces procès posent les limites de la liberté d’opinion et d’expression. Ne les croyez pas vieux, vieillis, vieillots : ils sont d’une atroce actualité.
Je vous ouvrirai les portes de bien d’autres procès. A bientôt

Dominique Fleuriot, Docteur en droit, Avocat au barreau de Valence

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