Les cheminots sont-ils le Pére Noël ?
Noël approche. C’est un évènement si important qu’il pèse sur la situation sociale de notre pays : pourra-t-on prendre le train ? combien de personnes resteront sur le quai ? L’épisode est dramatique (au sens étymologique du terme). On imagine mal de ne pas passer cette fête en famille. Gouvernement et syndicats s’affrontent : lequel trouvera une solution, si toutefois cela est possible ? Le suspense est énorme.
Et pourtant Noël est la fête de la concorde et de l’espoir, quel que soit son mode de déclinaison et d’approche.
Pour les chrétiens, le 25 décembre est le jour anniversaire de la naissance de Jésus Christ, Dieu fait homme, un provocateur extraordinaire qui avait dit « aimez-vous les uns les autres » ; à l’époque, en Palestine, en pleine occupation romaine, il fallait oser ; le message dérange aujourd’hui encore.
Aujourd’hui la fête de Noël s’est fortement sécularisée et laïcisée. Pour beaucoup, elle n’a aucune connotation religieuse, mais est et demeure un moment de réunion essentiellement familiale. C’est sans doute la fête la plus importante de l’année, où la gastronomie trouve son compte : la bûche de Noël, la dinde de Noël, …
C’est le moment de l’échange des cadeaux au pied du sapin, conifère à feuilles persistantes, symbole du triomphe de la nature sur l’hiver et donc de la vie sur la mort. Il serait « né » en Alsace il y a 1000 ans : on le décore avec des étoiles qui rappelle celle de Bethléem et avec des boules qui remplacent les pommes.
La question s’est posée si les crèches sont un emblème religieux ou un signe culturel, et par voie de conséquence si des crèches pouvaient être installées dans l’espace public, qui est laïc par essence. En 2010, pour la première fois, le tribunal administratif d’Amiens annulait une délibération du conseil municipal de Montiers prévoyant d’installer une crèche sur la place du village. Ce fut le début de la polémique qui s’amplifia en décembre 2014 lorsque le conseil général de la Vendée décida, d’installer une crèche à l’Hôtel de département, ce que contesta vigoureusement La Libre Pensée. Le 9 novembre 2016, le Conseil d’Etat rappela aux personnes publiques le principe de l’interdiction de signes ou emblèmes religieux mais admit qu’il puisse exister des exceptions temporaires : scènes chrétiennes de la Nativité mais aussi « éléments de décoration profanes ». La discussion n’est pas terminée, mais le débat est momentanément apaisé. Allez, on n’efface pas d’un coup plus de mille ans d’histoire.
Noël, c’est un moment magique.
Et vous, vous croyez au Père Noël ? aux cheminots, pourquoi pas ??
