Tout est notre affaire. Porter une kippa, une soutane, une croix, un voile dans l’espace public (la rue, etc …) cela nous concerne, tous. Car c’est une liberté qu’il faut défendre. Il faut passer par-dessus les préjugés, et ils sont nombreux, bien ancrés, virulents ; de droite comme de gauche, aucun parti ne peut donner de leçon. Gérard Larcher a raison (cf interview dans le JDD). Je partage son opinion.
L’enjeu est important. Si nous n’y prenons pas garde, nous vivrons dans une société aseptisée, sans aspérité, ni relief. Il sera interdit d’être différents, d’avoir des opinions personnelles et les exprimer. Ce sera le règne du « politiquement correct », la dictature de quelques-uns, les médias d’abord, les sondeurs ensuite, de quelques journalistes qui dicteront ce qu’il faut afficher, et donc agir et penser.
Le principe de laïcité ne devrait pas interdire ces signes religieux distinctifs qui ne font de mal à personne. La laïcité, c’est un Etat indépendant des religions et des factions religieuses, ce sont des religions respectueuses de l’opinion des autres. Aristide Briand le résumait très bien : « la loi doit protéger la foi aussi longtemps que la foi ne prétend pas dire la loi ».
J’ai déjà écrit que le voile ne me gênait pas, des religieuses catholiques aux femmes musulmanes. Il fut un temps où une femme ne pouvait sortir dans la rue sans un foulard (un foulard n’est pas un voile, certes), on disait sortir « en cheveux ». Alors il est vrai que l’attitude de bienveillance que je prône, oblige à pratiquer un édit de tolérance, dépasser les égoïsmes, etc … et que, je l’avoue, ce n’est pas toujours simple, ni facile.
Mais il faut bien le dire clairement : c’est la notion de démocratie qui est en jeu. La démocratie fait une place à chacun, à toutes les différences.
Après quoi, les problèmes de prosélytisme (tenues vestimentaires, robes, prêches et prônes…) relèvent de l’ordre politique, et peuvent (doivent) appeler une réponse ferme. C’est un autre débat. Il ne faut pas mélanger les sujets.
